Zone Centre
Préfecture de la Nana-Gribizi / Sous-préfecture de Kaga-Bandoro / Kaga-Bandoro
Protection/Mouvements de population: Le 12 octobre, des violences ont explosées en marge d’une manifestation organisée à Kaga-Bandoro qui a été infiltrée par des hommes armés. Depuis et jusqu’à aujourd’hui, de multiples exactions et braquages visant la population et les partenaires humanitaires ont été perpétrés par des groupes et bandes armés. Au 15 octobre, l’estimation du nombre de personnes décédées suite à ces violences était d’au moins 38 morts dont 26 civils. 51 blessés ont été pris en charge dans des structures sanitaires à Kaga-Bandoro et à Bangui. Plus des deux tiers du site de déplacés de l’Evêché et de nombreuses maisons des 1er et 2ème arrondissements ont été brûlés dans des incendies volontaires. Entre 12 000 et 15 000 personnes auraient fui les violences pour se regrouper autour de la base de la force internationale.
Accès humanitaire: Le 12 octobre 2016 un personnel humanitaire a été assassiné. Plus de 95% des travailleurs humanitaires nationaux vivant à Kaga-Bandoro ont été victimes de pillage et incendie de domiciles. Des bureaux, guesthouses et stocks de partenaires humanitaires ont été pillés et plusieurs tentatives de cambriolages ont été rapportées. Depuis le 12 octobre, 41 humanitaires ont été relocalisés temporairement à Bangui. Ces relocalisations ont un impact considérable sur l’action humanitaire nécessaire pour répondre aux besoins des personnes nouvellement déplacées par les violences, ainsi que les 3 000 personnes sinistrées par les inondations du début du mois d’octobre.
Zone Est
Préfecture de la Ouaka / Sous-préfecture de Bambari / Gbakomalekpa
Accès humanitaire / Protection: Depuis plusieurs semaines les groupes armés mettent en place des barrières dans toute la préfecture de la Ouaka. Ces dernières portent atteinte à la sécurité et à la libre circulation de la population et des acteurs humanitaires. Le 14 octobre, au niveau du village Gbakomalekpa, à 33 kilomètres sur l’axe Bambari-Grimari, 4 personnes sont mortes et 2 ont été blessées au cours d’une altercation entre la force internationale et un groupe armé. Les blessés ont été pris en charge à l’hôpital de Bambari.
Préfecture de la Ouaka / Sous-préfecture de Kouango / Ngakobo Protection:
Le 15 octobre, des hommes armés ont attaqué le site de déplacés à l’usine SUCAF à Ngakobo où au moins 4800 personnes sont regroupées. Au moins 13 personnes ont été tuées et 7 autres ont été blessées, le village qui fait face au site a été incendié. Les blessés ont été référencés à l’hôpital de Bambari. En raison de l’insécurité, un partenaire humanitaire présent à Ngakobo y a temporairement suspendu ses activités et relocalisé ses personnels à Bambari.
Préfecture de la Ouaka / Sous-préfecture de Kouango / Kouango
Santé: Le 11 octobre, 5 cas suspects de choléra au village Gbabaté (Secteur fleuve) ont été rapportés. Une équipe conjointe d’urgence santé et EHA s’est rendue sur place les 14 et 16 octobre. Elle rapporte que sur les 5 cas suspects seulement 2 ont des symptômes de diarrhée. Bien qu’aucun signe clinique propre au choléra n’ait été rapporté par la mission, des prélèvements d’échantillon ont été réalisés dans plusieurs villages de la zone et rapportés à Bangui pour analyse. Des séances de sensibilisation à l’hygiène et aux techniques de prévention du choléra ont été dispensées par la mission. Des médicaments ont été ont été donné au secouriste communautaire du village.
Préfecture de la Haute Kotto / Sous-préfecture de Bria / Bria
Coordination:Le 14 octobre, la visite du Coordonnateur humanitaire à Bria a permis de renforcer le plaidoyer sur la réduction de l’espace humanitaire pour des raisons sécuritaire ou logistique. L’insécurité due à la présence de groupes armés, la faible présence d’acteurs humanitaires et l’insuffisance de ressources pour répondre aux besoins humanitaires sont les principaux points qui ont été abordés. Cette rencontre a permis de rappeler que le principal défi empêchant une réponse aux 800 personnes déplacées de Yalinga reste le mauvais état des routes et des ponts.
Zone Ouest
Préfecture de l’Ouham Pende / Sous-préfectures de Koui et de Bocaranga
Protection / Accès humanitaire: Le 11 octobre, deux groupes armés se sont affrontés dans la zone de Koui. En l’état de la réduction de l’espace humanitaire dans cette zone, une évaluation des conséquences humanitaires de ces chocs n’a pas encore pu être organisée. Depuis le 26 septembre et le début des affrontements, le nombre de personnes déplacées à Bocaranga et sur les axes alentours s’élèverait à plus de 15 000. L’insécurité qui règne à Koui ne permet pas aux partenaires humanitaires d’y accéder. La situation humanitaire est préoccupante dans toute la zone. Faute d’acteur humanitaire, l’hôpital de Koui a dû fermer ses portes, les écoles ont suspendues leurs activités et la campagne de vaccination de bétails a été interrompue.
Préfecture de l’Ouham Pende / Sous-préfecture de Bocaranga / Axes Bocaranga-Bozoum et Bocaranga-Bohong
Protection / Assistance humanitaire: Depuis le 13 octobre, les acteurs humanitaires présents à Bocaranga ont temporairement suspendu leurs activités sur les axes Bocaranga-Bozoum et Bocaranga-Bohong. Cette décision a été motivée par les incidents récurrents qui surviennent à hauteur des barrières que les groupes armés mettent en place sur ces axes. Cette réduction de l’espace humanitaire aurait un impact sur au moins 1 400 ménages déplacés.
Zone Bangui
Bangui / 1er et 3e arrondissements / Quartier SICA 1 et PK5
Protection/Accès humanitaire: Le 16 octobre, une foule a menacé et agressé le personnel d’une structure de santé soutenu par un partenaire humanitaire. Ce dernier a suspendu temporairement ses activités en attendant de recevoir des garanties de sécurité. Une augmentation des cas d’agressions sur les acteurs humanitaires à Bangui est observée depuis plusieurs semaines. Le 29 septembre, un dispositif médical avait été attaqué dans le 3ème arrondissement, le 23 septembre puis les 11 et 12 octobre des véhicules humanitaires ont été braqués dans le 1er arrondissement. Ces incidents de sécurité avaient contraint un partenaire santé à suspendre ses activités pendant 4 jours dans le 3ème arrondissement.