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Democratic Republic of the Congo: Lutte contre les violences sexuelles au Sud-Kivu : les cliniques juridiques renforcées

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Source: UN Development Programme
Country: Democratic Republic of the Congo

L’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles, est un volet très important du programme conjoint « Tupinge Ubakaji ». C’est ainsi que des cliniques juridiques sont implantées dans les zones d’intervention du programme conjoint, à savoir les provinces du Nord et du Sud Kivu ainsi que le district de l’Ituri.

Au Sud-Kivu, deux d’entre elles y font légion : l’on y reçoit les victimes qui sont ainsi informées sur leurs droits tout en leur apportant le soutien juridique nécessaire dans le cadre de l’ouverture d’une procédure judiciaire. La clinique juridique d’Uvira a reçu depuis le début de l’année 17 cas de victimes de moins de 18 ans. Parmi celles-ci, 16 cas de violences sexuelles ont été référés en justice et 4 cas ont abouti à une condamnation.

Les tâches quotidiennes de cette association d’accompagnement : l’accueil, l’écoute et le suivi juridique des victimes de violences sexuelles. La seule clinique juridique dans les environs a également eu à mener des activités de sensibilisation à travers des émissions de radio. « Ces programmes durent 45 minutes pendant lesquelles, nous avons en moyenne 15 appels de personnes qui veulent en savoir plus sur notre appui. Il nous est aussi arrivé de recevoir des dénonciations de cas de viol, mais également des réquisitoires sur les lenteurs de la justice » explique maître Samy Mukombozi, gestionnaire de la clinique juridique.

Non loin de là, la clinique juridique de Luvungi. Ici, de janvier à mai 2016, 39 cas violences sexuelles et de violences basées sur le genre ont été référés en justice. Il en est ressorti 8 condamnations et 2 cas sont encore en cours.

Kitengue, 22 ans, handicapée physique, mentale et victime de violences sexuelles a été soutenue par la clinique. Après quatre séances au tribunal, le bourreau a écopé de 10 ans de prison ferme. L’incident s’est passé en novembre dernier.

Espérance, 15 ans, (violée à l’âge de 14 ans), devra encore patienter. Elle était en 5e primaire quand l’incident est arrivé. Vivant à Niamoukiri, à 10km de Luvungi, elle a eu vent de la clinique juridique grâce à des voisins qui ont parlé de son cas au para-juriste de la clinique. Ce dernier s’est rendu au village d’Espérance pour la rencontrer. La police a ensuite été saisie et le bourreau incarcéré à la prison centrale d’Uvira. Espérance s’est rendue trois fois au tribunal pour les audiences. Aujourd’hui enceinte suite au viol, ses déplacements de Luvungi au tribunal de grande instance d’Uvira, ainsi que les frais liés à son avocat ont été totalement pris en charge par la clinique juridique. L’affaire est toujours en cours devant la justice. « Les femmes congolaises en particulier celles des provinces de l’Est vivent au quotidien plusieurs formes de violences. À ces violences s’adjoignent l’accès très difficile des victimes à la justice. Par exemple les 68 Km de trajet à parcourir entre Luvungi et le parquet du tribunal de grande instance d’Uvira. Ces déplacements exigent des coûts, les honoraires d’un avocat conseil, etc… » explique Furaha Annonciata, Directrice des programmes de l’ONG Fomeka-Conférence d’Uvira, qui a également en charge la gestion de la clinique juridique de Luvungi.

Des résultats satisfaisants pour le médical et psychosocial

L’occasion a été donnée au programme lors d’une mission de suivi au Sud-Kivu, de remettre à la clinique juridique de Luvungi, un prêt d’équipements composé d’un ordinateur, d’une imprimante, d’un générateur, d’un vidéoprojecteur, d’un écran de projection, d’un mégaphone, d’un stabilisateur, ainsi que d’un enregistreur. Ce matériel remis par Évelyne Bamba, chef du bureau terrain du PNUD à Goma, permettra d’organiser des séances de sensibilisation de masse auprès des populations dans des zones reculées et où il n’y a pas d’électricité et l’accès à l’information judiciaire est quasiment impossible à cause de l’enclavement.

Sur le plan médical et psychosocial, le Centre de Santé de Référence de Luvungi 1 est appuyé par le programme à travers l’UNFPA qui a financé la formation d’un médecin et deux infirmières. Un équipement en matériels médicaux, l’approvisionnement en Kit post viol (PEP Kit), en médicaments essentiels, mais également une subvention de 1 950$ chaque trimestre complète cet appui. Ce qui a certainement concouru aux résultats obtenus dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles. En effet, de janvier à mai 2016, 110 survivantes de violences sexuelles ont été prises en charge, parmi celles-ci, 90 étaient des cas de viol et 39 grossesses issues du viol ont été constatées. Pour la prise en charge psychosociale, 103 victimes ont été accompagnées, et 13 médiations ont réussi, alors que 10 cas de médiation sont encore en cours.

Fatou Tandiang


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