Quinquagénaire, père de dix enfants, Nassirou veut rester optimiste malgré un avenir incertain.Le visage un peu ridé et la tête entièrement parsemée de cheveux blancs ne reflètent point son âge mais les vicissitudes de la vie qu’il mène maintenant. Après avoir passé 30 de ses plus belles années à Diffa, afin de protéger sa famille des attaques de Boko Haram, Nassirou a été obligé de regagner Zinder, sa ville natale, où il est désormais devenu un étranger.
Après l’attaque contre la ville de Diffa le 6 février 2015 par des éléments de Boko Haram, Nassirou, comme beaucoup d’autres, a cherché refuge précipitamment à Zinder avec sa famille. « C’était le sauve-qui-peut devant le déluge de feu provoqué par cette attaque. J’entends encore les tirs retentir dans mes oreilles et la peur de retourner continue de me hanter. Je n’arrive pas à oublier les scènes effrayantes que j’ai vécues. Certains de mes amis ont perdu la raison », raconte-t-il. La même terreur habite encore Toundé, ancien garagiste-mécanicien à Diffa et père de sept enfants. Quand Boko Haram a attaqué Diffa, il s’est terré avec sa famille pendant trois jours sans sortir de sa maison avant de s’enfuir à Zinder, sa ville d´origine où il dispose encore de quelques biens immobiliers.
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