Faits saillants
Sur les 130 000 retournés tchadiens ayant fui les violences en République Centrafricaine (RCA) fin décembre 2013, plus de 38 000 vivent dans la région du Moyen- Chari.
Presque deux ans après leur arrivée, leurs conditions de vie restent précaires, malgré les efforts de la communauté humanitaire en appui au Gouvernement du Tchad.
La situation est aggravée par le départ de certains acteurs humanitaires, lié au manque de ressources dans un contexte de crises humanitaires multiples.
Une aide prioritaire est nécessaire à Maingama et à Sido en sécurité alimentaire, abris, eau, hygiène et assainissement, santé, nutrition, protection et éducation.
Un appui est urgent pour 2 000 retournés relocalisés dans le quartier de Sido ouest en juin 2015 qui sont particulièrement vulnérables.
Des solutions durables sont nécessaires pour l’intégration socio-économique et l’autonomisation des retournés, en lien avec le Plan de Réponse Globale du Gouvernement (en cours de lancement).
Aperçu de la situation
Sur les 130 000 retournés tchadiens qui ont fui les violences en République Centrafricaine (RCA) en décembre 2013, plus de 38 000 personnes vivent aujourd’hui dans la région du Moyen- Chari, dont 56% sont des femmes et 67% sont âgés de moins de 18 ans. La taille moyenne des ménages est d’environ 4 personnes.
Malgré les efforts déployés par la communauté humanitaire en appui au Gouvernement du Tchad depuis presque deux ans, les conditions de vie des retournés demeurent précaires et certains standards humanitaires minimums ne sont pas atteints. Les besoins humanitaires restent
particulièrement importants en sécurité alimentaire, abris, eau, hygiène et assainissement, santé, nutrition, protection, et éducation. La situation est aggravée par le départ progressif de certains acteurs en raison du manque de financement.
Selon un profilage réalisé par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) entre août 2014 et avril 2015, la plupart des retournés (plus de 95%) de Maingama et Sido sont arrivés de la RCA au Tchad en 2014 via la localité frontalière de Sido, en provenance de Bangui (45%) ou d’autres localités (Kabo, Kaga-Bandoro, Bambari et Bouali). Environ 97% avait séjourné plus d'un an en RCA avec environ 45% avait fait plus de 10 ans en RCA.
Selon la même source, 91,5% de la population retournée de Maingama et Sido est de confession musulmane (Arabe et Peul). Sur les 36 405 personnes interviewées par le HCR, 39% ont déclaré être originaires d’Am-Timan, 5% d’Abéché, et 4% de Dourbali, le reste étant issu de diverses autres localités du Tchad.
Le rapport établit également que plus de 77% des retournés de Maingama et Sido ont déclaré être nés en RCA (contre 21% nés au Tchad, et le reste dans des pays tiers). De plus, 54% des retournés ont des parents nés en RCA, et 22% ont des grands parents nés en RCA. Cette situation traduit un fort attachement des retournés à la Centrafrique et pose la question de leur réintégration socio- économique au Tchad à long terme, tout comme celle d’un possible retour vers la RCA lorsque la situation sécuritaire le permettra.